• Hommage à Proust

     Je me suis attachée à cet écrivain après l’avoir découvert et étudié tant son œuvre principale, « A la Recherche du temps perdu » (portée historique, philosophique et littéraire) que son existence. Personnage singulier, souffrant et paradoxalement mondain, fin observateur, on lui a reproché de s’être servi d’un microscope alors qu’il utilisait au contraire un télescope pour montrer la société et les hommes dans leur ensemble. Mais aussi le travail de la mémoire par le biais des réminiscences saisissantes et imprévisibles. Philosophe et poète seraient les deux mots que j’emploierais pour le décrire. Parce qu’il dépeint admirablement les tourments de l’âme, les turpitudes de l’esprit, consacrant des dizaines de pages à analyser des phénomènes de la vie quotidiennes tels que le sommeil, les habitudes, avec subtilité dans un raffinement du style incomparable. Ses phrases semblent à tort qualifiées de « trop longues ». Elles insufflent un mouvement dans sa création, le mouvement des pensées, de la vie, et du temps. Plonger dans l’enfance du narrateur est comme plonger dans sa propre histoire, car l’auteur voulait que nous soyons « les propres lecteurs de soi-même » et non simplement ses lecteurs. C’est toute une doctrine qui s’élabore, toute une méthodologie qui nous est confiée dans le dernier volume, comme le secret de sa fabrication, un encouragement à descendre dans les profondeurs du moi inexplorées afin de mettre en lumière l’essence même. Il a fallut les expériences, les évènements, les épreuves, le passage de la jeunesse, pour que la révélation soit complète. Le lecteur s’y perd aussi, traverse les milliers de pages non sans chercher réponses, et se compare, impliqué dans l’apprentissage.
    Juste après ma première lecture des sept œuvres, j’ai songé que l’auteur avait tout écrit, tout dit, qu’il paraissait impossible de rajouter quoique ce soit aux sujets si essentiels abordés. Ces sentiments que je ne parvenais à formuler, ces faits que je ne savais décrire : il est parvenu à les transcrire, à les décortiquer, les rendre réels, vivants. Cette œuvre n’en finit pas d’être relue, chaque fois avec une nouvelle perspective, comme une œuvre nouvelle. Et c’est à chaque fois un nouveau voyage…

    Mais "La Recherche" reste également un voyage dans le temps. L'Histoire n'est plus un arrière plan sur lequel se déroule les scènes, le décors du théâtre qui supporte une action, mais habite et transforme au contraire chaque personnage. Le temps passe et apporte "la pire douleur", le changement. Et tel un combat constant pour s'y soustraire, le narrateur se déplace d'époques en espaces, à la recherche de l'autrefois, nostalgique tant de sa propre jeunesse que de celle d'une époque dont la guerre et les nouvelles technologie provoquent la disparition...

    (en construction)


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